Après les "pessimistes", voici les "prophéties" : Olivier Delamarche et Paul Jorion
Les chiffres sont truqués (cette fois nous avons droit à une vraie analyse des chiffres du chômage américain), et le marché se calme par lassitude, mais les problèmes restent entiers.
Le simple énoncé de ces constats s'attire la réponse : "ce sont des prophéties"...
L'interventiond e Paul Joruion sur France Culture le 29 novembre 2011 a reçu le même accueil : "Monsieur Jorion, vous êtes un prophète de catastrophe" :
Le discours varie, après avoir tenté de décrédibiliser les analyses (répétons qu'elles se sont pour l'instant vérifiées), en les qualifiant de "pessimiste", voici aujourd'hui qu'on les taxe de "prophète", avec le ricanement qui accompagne ce refus de les entendre.
Il s'agit d'un véritable déni de la réalité, qu'il faudra un jour comprendre pour éviter qu'il se reproduise.
En attendant, les choses continuent à s'effondrer lentement mais inéluctablement, dans l'indifférence générale et le silence assourdissant des médias.
Après les nationalisations cachées (Dexia récupéré par la Banque Postale, Groupama par la CDC), voici les comptes des banques qui plongent.
Nous pensions que la SocGen et BNPParibas étaient les seules en danger, mais il faut maintenant ajouter BPCE, qui publie des chiffres dramatiques pour le 3ème trimestre 2011 :
23,7 fois plus de dettes que de fonds propres (1.080 milliards d'euros pour 45 Milliards d'Euros d'equities), soit un Tiers 1 de 4,2, en baisse par rapport au début de l'année...
L'analyse se trouve ici, en Suisse, et nulle part ailleurs.
Le Crédit agricole n'est guère mieux, avec sa filiale grecque Emporiki.
Ces analyses des chiffres sont d'autant plus intéressantes qu'elles se basent sur les données communiquées par les banques elles-mêmes, dont nous savons qu'elles peuvent être "adaptés" aux besoins.
Sauf que la situation atteint un seuil où même les modifications des chiffres ne suffisent plus à masquer l'effondrement du secteur bancaire, à un moment où les Etats ne peuvent plus venir à leur secours. D'ailleurs signalons que la BNPParibas ne publie plus ses chiffres.
Nul ne peut se réjouir de ce qui va suivre, même si personne de censé ne peut nier l'évidence : le système est à bout. Il peut encore tenir quelques jours ou quelques mois, mais à quel prix ? Pour quel résultat ?
Il est temps de penser à "l'après".